Expo #4 P.L Renié

Crépuscule
Pierre-Lin Renié

un commissariat de Jean-François Dumont













vernissage samedi 6 avril 2013 à 14h30
1 rue de la liberté, Saint-Emilion

dans le cadre d'Une partie de Campagne

À Cieutat par nuit claire, en direction de Bagnères-de-Bigorre, sur la route qui longe la dorsale perpendiculaire à la chaîne pyrénéenne, une armée de pics se dressent en ombres sur la voûte étoilée.
À droite, le château de Gaston Phébus. Mauvezin est à mi-chemin entre Notre-Dame-de-Garaison, plus à l’est, près de Lannemezan, sur la lande du Bouc, et devant, au sud, en direction du Montaigu, la croix de Béliou. Sa haute tour domine les Baronnies. Je me rappelle la salle d’armes et sa collection de heaumes, de bannières, son alignement d’épées, de dagues, de coutelas, de lances et de fauchards. Je me souviens d’une visite ensoleillée, légère et rêveuse, ce qui n’avait rien d’étonnant sur ces terres de légendes où, depuis toujours, les sabbats de sorcières (on évoque aussi l’existence d’une divinité païenne, Fellatia, qui rendait visite aux jeunes bergers à l’aube) alternent avec les apparitions de la Vierge. L’occasion, qui m’est offerte, d’associer, dans le cadre exceptionnel de Saint-Émilion, les oeuvres de Marine Julié et de Pierre-Lin Renié ravive en moi cette image heureuse.
Comme il serait injuste de coller cette dernière sur des oeuvres qui vont bien au-delà d’une vulgaire étiquette, il m’a semblé judicieux de complexifier le jeu. Alexandre Giroux est le concepteur de la galerie Fiat Panda, et, il y a quelques mois, il m’a demandé de lui proposer un artiste. J’ai donc proposé Pierre-Lin Renié. La Fiat Panda est le seul bien d’Alexandre Giroux. En fait, Giroux a transformé la galerie… de toit de sa voiture en galerie d’exposition. Et la durée de chaque exposition est limitée à la durée d’un plein d’essence.
En invitant à mon tour la galerie Fiat Panda à Saint-Émilion, j’ai souhaité retourner une invitation et passer un relais. Une exposition fermera ici, une autre démarrera pour traverser les paysages de la France jusqu’au « port d’attache » de notre voiture.
Ce départ sera aussi l’occasion de quelques surprises. Comme dans une chanson, un standard peut être adapté, avoir des variantes en fonction des langues et du moment. Quelque chose traverse le temps et se prolonge dans ses métamorphoses. Ainsi, tout reste fluide.
 
Jean-François Dumont